page-header
Histoire des Magnils-Reigniers

Histoire & Patrimoine

Découvrez son patrimoine historique

PETITE HISTOIRE DES
Magnils Reigniers

Étymologiquement le nom les Magnils-Reigniers vient du bas latin «mansionile» comme Magnil, many, Magny, Mesnil. Il s’agit probablement d’un adjectif désignant à l’origine un terrain à bâtir.

Néanmoins à partir du IX siècle le mot prend le sens de «maison». Au fil des siècles l’écriture a varié de : De Magnellis en 1390, De Magnelis en1533, Les Magnez en 1570, De Magnelis- Regneriis en 1606,à De Manillis et De Magnillis au XVIIIe s, pour devenir Les Magnis en 1793, Les-luçon-lès-Magnis en 1801 puis Les Magnils et définitivement les Magnils-Reigniers en 1956.

Le territoire des Magnils-Reigniers a été très tôt peuplé puisque des vestiges de constructions
néolithiques ont été découverts lors de la construction de la voie de contournement D 949
(entre la rue du Moulin et la D 44). Par la suite des tribus gauloises les Ambilatres (gaulois
d’Armorique) et/ou les Pictons ont pris possession du territoire, la ligne de démarcation entre
les tribus étant plus ou moins la rivière le Lay : Les ambilatres plutôt au nord du Lay les Pictons
plutôt au sud

Le Communal

Il y a très longtemps, la plupart des communaux du Sud Vendée appartenait au diocèse de Luçon, qui louait ses terres aux personnes nécessiteuses, qui possédaient quelques animaux.
A partir de quelle date le communal est-il devenu la propriété de la Commune? Aucun éclaircissement n’a pu être apporté, malgré la consultation des différentes archives des Magnils-Reigniers. Peut-être en 1789, suite à la confiscation des biens du Clergé et de la Noblesse.
A notre connaissance, le communal était surveillé par un ménage, M. et Mme. Bougnaud qui logeaient à la maison du pâtre, à l’entrée des Cordes. Le « Gardiataire » faisait le tour du communal tous les matins, qu’il pleuve ou qu’il vente, afin de surveiller l’état des clôtures et, selon leur stade de détérioration (due tant aux chasseurs de l’époque qu’aux animaux), de les entretenir.

  • gallery-item
  • gallery-item
  • gallery-item
  • gallery-item
  • gallery-item

Le ménage Bougnaud était rémunéré par la Commune, mais, le mari passait dans le courant de l’année, sa charrette attelée à son âne, chez chaque propriétaire, qui avait mis des animaux à pâturer. Il prélevait un double ou un demi double décalitre de blé, qui constituait pour lui une « pièce » supplémentaire.
Chaque ménage avait droit à un « toucher », ouvrant droit à 2 ou 3 animaux. Ceux qui ne possédaient pas de bovins pouvaient attribuer leur « toucher » à leur voisin éleveur ou à d’autres habitants de la Commune, moyennant rétribution; apparemment, un « toucher » représentait un sac de blé de 80 kgs.
L’entrée dans le communal se faisait toujours au mois d’avril, le jeudi suivant la Grande foire de Luçon, qui se déroulait le 2ème samedi. Les animaux devaient obligatoirement avoir quitté le communal au 31 décembre.

Tout le temps de l’ouverture du communal, les éleveurs des Cordes et de Beugné, avaient la possibilité de mettre leurs « vaches tirantes »sur les charnières. La sortie, à l’heure de la traite, et le retour des bêtes étaient signalés par Mme. Bougnaud, qui utilisait une « corne ».
Le Conseil Municipal achetait un taureau, par l’intermédiaire d’un marchand de bestiaux, qui lui-même le rachetait aux environs du 15 juillet, avant les grosses chaleurs. Le taureau avait été acheté pour l’élevage, mais était vendu pour la boucherie, donc à perte.

Depuis ce temps là, bien des choses ont changé; la façon de vivre n’est plus la même. Sur le territoire de la Commune des Magnils-Reigniers, il n’y a même plus de « vache tirante », alors on achète du lait en boîte. Adieu le bon temps!!!

Les Magnils-Reigniers
EN IMAGES
IL Y A 5000 ANS,
DES HOMMES AUX MAGNILS REIGNIERS

La rocade pour le contournement nord de Luçon est passée sur des vestiges archéologiques repérés au lieu-dit « Le Jardinet ». Selon les prescriptions du Service Régional d’Archéologie des Pays de Loire, il était nécessaire d’intervenir rapidement sur le terrain, avant la réalisation des travaux, afin de collecter toutes les informations permettant de reconstituer la vie des hommes néolithiques* vivant déjà aux Magnils-Reigniers, il y a près de 5000 ans.

Ce site a été découvert grâce à des photographies aériennes prises par l’Institut National Géographique dans le années 80. Plusieurs autres sites de même nature étaient connus en Vendée depuis la fin du XD(ème siècle et avaient été identifiés comme des habitats Préhistoriques. Aujourd’hui, les prospections aériennes réalisées sur toute la région nous permettent de savoir qu’il existe plus de 150 sites ressemblant à celui des Magnils-Reigniers, sur le pourtour du marais poitevin.

Le site du Jardinet est installé à moins de 2 Km au nord du Marais, sur un replat, à dix mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette position assurait aux hommes une certaine quiétude puisqu’ils n’étaient pas soumis aux remontées éventuelles du niveau du marais. Ils bénéficiaient par contre de toutes les richesses issues de ce dernier, comme les coquillages ou le sel. Sur le terrain, les vestiges de l’occupation néolithique sont matérialisés par un fossé principal, de forme ovale de près de 800 mètres de périmètre, avec une superficie interne d’environ deux hectares. Il est large de 3 mètres, avec, par endroits, des élargissements à 5 mètres. Sa profondeur varie entre 1.50 mètre et 2.50 mètres. Des entrées, dites « En pinces de crabe » formées par deux fossés interrompus, sont régulièrement disposées le long du fossé. Un autre fossé, plus étroit et moins profond, est parallèle au premier. Il correspond à une palissade constituée de poteaux jointifs.

Entre les deux fossés, un talus contenant de gros blocs calcaires servait de contrefort à la palissade. Ce talus s’est, à un moment écroulé dans le grand fossé lors d’un premier abandon du site. Nous avons aussi les traces d’un fossé plus ancien que le grand fossé, elles concernent la toute première occupation de la zone. Pour l’instant, nous savons qu’il a aussi été creusé au Néolithique mais dans une phase plus ancienne qui doit être précisée, grâce à l’étude du matériel archéologique et aux datations par le radiocarbone sur les ossements animaux.

La fouille réalisée sur le tracé de la rocade visait à répondre à plusieurs questions posées par une telle découverte. Il s’agissait dans un premier temps de déterminer à quelle époque les différents fossés avaient été creusés et utilisés, et, dans un deuxième temps de comprendre la fonction de structures archéologiques aussi importantes, pour la construction desquelles il avait sans doute fallu mobiliser un très grand nombre d’hommes.

Pour répondre à ces questions, une fouille minutieuse était nécessaire. Plusieurs tranchées ont été ouvertes dans le fossé principal. La fouille a été réalisée manuellement à l’aide de truelles, ou plus rarement, de pelles et de pioches, en suivant les différentes couches archéologiques qui se différencient par leur couleur, leur texture ou encore la quantité de pierres qu’elles contiennent. Tous les objets ont été prélevés par couches et numérotés. Cela permet de faire des observations très fines sur le remplissage des fossés et la position du matériel archéologique volontairement rejeté dedans.

En effet, ces fossés, après avoir eu une première fonction défensive, ont servi de « poubelle ». On trouve donc des ossements d’animaux domestiques tel que le bœuf, le mouton ou encore le porc. Cela nous renseigne sur le type et l’âge des animaux élevés par les hommes pour la viande, le lait ou encore leur force pour les travaux agricoles. On retrouve aussi de nombreux fragments de poteries dont les formes indiquent la fonction des vases alors que les décors illustrent la période où ils ont été réalisés. Ainsi, il existait de très grands vases de stockage, non décorés, qui servaient à conserver des aliments ou différentes sortes de liquides.

D’autres vases, plus petits, mieux finis et décorés avaient une plus grande valeur esthétique. Nous avons mis au jour de nombreux autres types d’objets. Par exemple, des pics en bois de cerf étaient fréquemment déposés au fond des fossés. Ce sont des outils qui servaient au creusement de ces fossés et qui étaient abandonnés à la fin du travail. On trouve aussi des haches polies et des gaines de haches qui permettaient de débiter du bois. Des blocs de granit ou de grès ont été découverts. Ils servaient de meule ou de broyeur pour les céréales.

Enfin, plusieurs outils en silex nous donnent des indications sur les activités pratiquées à proximité des fossés : la découpe des peaux de bêtes, de la viande ou la chasse avec les pointes de flèches.
Pour l’heure, l’interprétation du site est loin d’être certaine. Les études sont encore en cours. Il va falloir étudier en détails tous les vestiges découverts dans les fossés pour comprendre à quels types d’activités les habitants du Jardinet se sont livrés ici.
L’absence totale de structures d’habitat laisse penser qu’aucun bâtiment ou maison n’existait de ce côté ci de l’enceinte. Sur d’autres enceintes, ou l’intérieur a été totalement fouillé, aucun bâtiment n’a jamais été rencontré. Cela est du soit à une érosion de la surface qui a fait disparaître les structures les moins profondes, soit à une réelle absence, les hommes n’habitant pas directement dans les enceintes. La fonction de ses sites est donc très difficile à déterminer : sites fortifiés, lieux de rencontre, de marché ou encore de rituel religieux… sont les hypothèses les plus fréquemment proposées. Au jardinet, nous avons rencontré plusieurs restes humains, mais aucun squelette entier.

Cela s’explique par le fait que des individus adultes ou nourrissons, ont été enterrés dans le talus qui surplombait le fossé et que lors de la chute de ce talus, les os ont été démantelés. On peut donc penser qu’en plus de servir de protection, ces fossés et ce talus abritaient des activités « religieuses ».

Même si les études sont en cours, on peut d’ors et déjà considérer que la fouille des Magnils-Reigniers était essentielle car elle a apporté de nombreuses informations sur l’enceinte.

Ainsi, grâce au matériel récolté, nous comprenons mieux le mode de vie des hommes néolithiques autour du site. De plus, l’observation fine de la manière dont les fossés se sont comblés, nous renseigne sur la « vie » de ce site qui fait maintenant parti de l’histoire ou de la préhistoire des Magnils-Reigniers.

Compte-rendu réalisé par Sandra Marchand de l’AFAN (Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales) en 2001.

*Néolithique : Période de la Préhistoire, comprise entre 6000 et 2500 ans avant noter ère, où les hommes deviennent sédentaires, pratiquent l’agriculture et l’élevage.

https://journals.openedition.org/adlfi/35825

Back to top of page